Acheter un restaurant à Lausanne représente une aventure professionnelle passionnante, mais semée d’embûches si l’on ne prend pas certaines précautions dès le départ.
En effet, il faut dire que cette ville, réputée pour sa qualité de vie et son attractivité touristique, offre un cadre favorable à l’implantation de nouveaux établissements.
Toutefois, avant de vous lancer dans cette acquisition stratégique, il est essentiel d’analyser un ensemble de contraintes juridiques, techniques et administratives. Car entre les normes d’exploitation, le bail commercial, la conformité des équipements ou encore les licences obligatoires, mieux vaut ne rien laisser au hasard. Plusieurs points méritent une attention particulière.
Pourquoi s’attarder sur les contraintes d’aménagement avant d’acheter ?
Vous avez trouvé l’emplacement parfait ? Très bien. Mais ce local est-il réellement adapté à votre concept ? En matière de restauration, lorsqu’on veut acheter un restaurant à Lausanne, chaque mètre carré doit être optimisé. À Lausanne comme ailleurs, la disposition des lieux joue un rôle majeur dans la rentabilité future.
Avant toute chose, vérifiez que la configuration des espaces (salle, cuisine, réserve, sanitaires) répond aux exigences de votre projet. Par exemple, une cuisine trop exiguë ou mal ventilée pourrait freiner votre capacité de production. Et quid de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, obligatoire pour tout établissement recevant du public (ERP) ?
Les travaux à prévoir pour une mise aux normes ou une adaptation du lieu peuvent vite faire grimper la facture. C’est pourquoi une analyse technique préalable, idéalement avec un architecte ou un expert du secteur CHR, est plus que recommandée.
Que dit le bail commercial sur l’activité de restauration ?
Un bail, ce n’est pas qu’un loyer et une durée. Assurément, c’est un cadre contractuel qui peut aussi restreindre vos ambitions. En somme, l’activité de restauration doit être explicitement autorisée dans le bail. Ce point paraît évident, mais les mauvaises surprises ne sont pas rares.
Faut-il l’autorisation du bailleur pour céder le fonds ? Le bail comporte-t-il une clause d’indexation du loyer défavorable ? Ou encore, est-il limité à une certaine forme de restauration (rapide, gastronomique, à emporter) ? Autant de détails à scruter avec minutie.
Pour information, un autre point de vigilance est la durée restante du bail. Effectivement, un bail commercial court (moins de 3 ans restants) pourrait fragiliser votre position. N’hésitez pas à faire relire le document par un spécialiste de l’immobilier commercial en Suisse romande.
Le droit de terrasse est-il inclus ou à renégocier ?
Lausanne, avec ses rues animées et ses places piétonnes, offre un cadre idéal pour des terrasses. Mais attention : ce droit n’est ni automatique, ni cessible. En d’autres termes, l’occupation du domaine public dépend d’une autorisation individuelle, à redemander à chaque changement de propriétaire. Ce point est souvent sous-estimé.
Il est donc impératif de vérifier que l’ancien exploitant possédait une autorisation valide, mais surtout de vous assurer que vous pourrez en obtenir une nouvelle à votre nom. Les conditions varient selon les zones, et les services communaux peuvent refuser ou modifier les modalités (horaires, surface, redevance annuelle). Une vraie variable de rentabilité.
La licence de restauration permet-elle de vendre de l’alcool ?
Quel type de licence possède le restaurant ? C’est une question simple, mais dont la réponse peut conditionner toute votre offre commerciale. À Lausanne, vendre de l’alcool, même un simple verre de vin pour accompagner un plat, nécessite une autorisation administrative spécifique.
Deux types de licences existent :
- licence liée à la consommation durant les repas,
- et une autre, plus contraignante, permettant de servir de l’alcool sans obligation de restauration.
Si le restaurant actuel dispose de cette seconde licence, négociez son transfert dans les conditions suspensives de l’acte de vente. Sans cela, l’exploitation pourrait être sérieusement compromise.
Et n’oubliez pas : le transfert administratif doit être effectué au moins 15 jours avant la réouverture officielle de l’établissement.
Qu’en est-il des installations techniques et de la conformité aux normes ?
Le charme d’un restaurant peut masquer des défaillances coûteuses. L’état des équipements (plonges, extracteurs, chambre froide, fours, etc.) doit être évalué en détail. En particulier, la ventilation et les installations électriques doivent être en conformité avec les normes locales et fédérales en vigueur. Un point clé pour éviter de lourds investissements juste après l’achat.
Avez-vous consulté le dernier rapport de la commission de sécurité ? Ce document est essentiel pour valider que l’établissement est apte à recevoir du public en toute sécurité. Il mentionne également les points à corriger rapidement en cas d’inspection défavorable.
Les normes d’hygiène, souvent contrôlées de manière inopinée, doivent elles aussi être respectées scrupuleusement. Un sol abîmé, un plan de travail poreux ou une mauvaise évacuation peuvent entraîner des sanctions rapides après l’ouverture.