Business Review » Rubrique Entreprise » Caractérisation d’une entreprise : pourquoi et comment faire ? | avril 2024

Caractérisation d’une entreprise : pourquoi et comment faire ?

Pourquoi et comment faire une caractérisation d’une entreprise ? En voilà une bonne question !

Une entreprise est d’abord un type spécifique d’organisation. Si l’activité de cette organisation consiste en une production de biens et services, alors il y a de grandes chances qu’il s’agisse d’une entreprise. A la vue d’éléments tels que clients, consommateurs, chiffre d’affaires, actionnaires, type de société, ou encore bénéfices, vous pouvez être à peu près sûr de l’objectif marchand et lucratif de l’organisation.

Comment définit-on une entreprise

Nous croisons des entreprises tous les jours dans nos vies, pourtant peu de gens connaissent exactement ce qui les caractérise ou les définit.

D’après la définition de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), l’entreprise est une unité économique qui se veut juridiquement autonome et dont la principale fonction est de produire des biens ou services à destination du marché.

En clair, dès que des gens mobilisent à la fois leur talent et leur énergie, qu’ils regroupent des moyens matériels ainsi que de la valeur financière pour créer un produit ou un service à destination de clients, il y a entreprise.

En tant que consommateurs, nous évoluons dans un quotidien rempli par l’influence des entreprises : tour à tour, elles nous nourrissent, nous habillent, nous permettent de nous déplacer, nous divertissent, veillent à notre bonne santé, nous fournissent des moyens de communiquer entre nous, des biens matériels en tous genres, ainsi que les sources d’énergie dont nous avons besoin pour nourrir notre quotidien.

Pour les employés et les entrepreneurs par contre, l’entreprise est l’un de leurs champs d’expression principaux. Ils y investissent une grande partie de leur temps, de leur énergie et de leur créativité. Ils y développent également leurs compétences et y affirment leur personnalité.

L’entreprise a donc une valeur sociétale importante et il est important qu’elle trouve sa place et son but afin d’exister, de prospérer et de rester pérenne. Dans ce cadre, nous allons observer ensemble les différents éléments qui caractérisent une entreprise.

Les différents critères pour définir une entreprise

Taille de l’entreprise

En France, plusieurs critères vont permettre d’évaluer la taille d’une entreprise : le nombre de salariés, le capital, le volume d’activité et le chiffre d’affaires (CA). La Loi de Modernisation de l’Économie (LME) nous permet de classer les entreprises selon quatre principales catégories :

  • Les microentreprises :

La TPE ou Très Petite Entreprise est l’autre nom donné à la microentreprise. Elle est la plus petite de toutes les entreprises. Elle rassemble moins de 10 salariés et compte aussi les entreprises sans salariés, dites auto-entreprises.

Le terme de TPE a disparu en 2016 au profit de celui de microentreprise. Cette dernière est plafonnée à 2 millions d’euros de Chiffre d’Affaires annuel. Au-delà, la société est identifiée en tant que PME. La plupart des TPE sont en réalité des indépendants, commerçants ou restaurateurs qui sont loin de dépasser ce seuil.

  • Les PME :

Les PME – ou Petites et Moyennes Entreprises – regroupent les petites et moyennes entreprises avec un minimum de 10 salariés et un maximum de 250. Le CA annuel doit lui être situé entre 2 et 50 millions d’euros.

En France, les PME produisent chaque année un tiers du chiffre d’affaires total des entreprises françaises, soit près de 1300 milliards d’euros.

  • Les ETI :

Une ETI est une Entreprise de Taille Intermédiaire possédant entre 250 et 5000 salariés et avec un chiffre d’affaires compris entre 50 millions et 1 milliard 500 millions d’euros par an.

La plupart des ETI exercent dans les différents secteurs industriels et plus particulièrement manufacturiers. A cause de leur prédominance dans le secteur, elles font la majorité de leur chiffre d’affaires à l’export. Cette part se situe entre 30 et 40 % en général.

  • Les GE :

Les GE ou Grandes Entreprises comptent toutes les entreprises qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes. Toutes les entreprises du CAC 40 sont assimilées à cette taille d’entreprise.

Les grandes entreprises possèdent de nombreuses filiales ou antennes réparties sur le territoire national. Elles ont pour la plupart une dimension internationale. Les GE peuvent être privées ou publiques.

Les différents secteurs d’activité de l’entreprise

Il existe quatre secteurs d’activité différents. Le secteur d’activité définit l’activité économique principale de l’entreprise :

  1. Le secteur primaire : ce secteur comporte les activités d’agriculture, de sylviculture, de pêche et d’aquaculture ;
  2. Le secteur secondaire : il regroupe toutes les industries lourdes et de transformation de la matière (chimie, sidérurgie, etc.) ainsi que les travaux publics ;
  3. Le secteur tertiaire : c’est le secteur des services. On y retrouve commerce, banque, assurances, tourisme, transports, et services en tous genres ;
  4. Le secteur quaternaire : il regroupe les domaines économiques de la communication, de l’information, de l’informatique, de la recherche et des nouvelles technologies.

Le champ d’action de l’entreprise

Le champ d’action représente le domaine d’intervention dont dispose une personne, un groupe de personnes ou une organisation pour mener à bien ses missions.

Dans le monde économique, cela se traduit par tous les moyens qu’utilise une entreprise pour mener à bien sa mission. On va ainsi regarder si l’entreprise a une activité marchande ou non, si son exercice s’étend au niveau local, régional, national ou international. On va également regarder quels types de biens ou services produit l’entreprise, et quels types de besoins elle satisfait.

Les ressources de l’entreprise

Les ressources représentent quant à elles la latitude dont dispose une entreprise pour lui permettre d’atteindre ses objectifs commerciaux :

  • On compte en premier niveau d’importance les ressources financières, l’argent étant le nerf de la guerre. L’argent peut découler de plusieurs sources différentes : fonds propres, chiffre d’affaires, emprunts bancaires, actions boursières, et subventions de l’Etat.
  • Les ressources techniques sont l’outil de production à proprement parler. Il existe les ressources matérielles (les bâtiments, les usines, machines, véhicules, etc.) et immatérielles (brevets, matière grise, savoir-faire, image de marque, etc.).
  • Enfin, les ressources humaines sont le fluide vivant de l’entreprise. Sans elles, rien ne fonctionne, c’est pourquoi leur qualité est primordiale. Elles représentent l’ensemble des individus qui contribuent au fonctionnement et aux missions de l’entreprise, à savoir : salariés, sociétaires et propriétaires.

Finalité et Responsabilité Sociétale de l’Entreprise

La finalité d’une entreprise est sa raison d’être. Au même titre que chaque individu possède un but dans la vie, l’entreprise est motivée par un but qui justifie son existence.

Quelle que soit l’entreprise, la finalité de celle-ci consiste à générer des profits. Dans les PME notamment, le chef d’entreprise a comme responsabilité de dégager un résultat suffisant pour lui permettre de survivre lui, ses employés, ainsi que l’entreprise en elle-même. Les grandes entreprises cotées au CAC40, doivent en plus, dégager un bénéfice et distribuer les dividendes aux actionnaires. Mais l’argent ne fait pas tout…

Chaque grande entreprise, chaque grande marque, définit une philosophie – ou politique d’entreprise – qui lui est propre pour avancer. Le respect de valeurs morales, ne serait-ce que pour se construire une image positive vis-à-vis du grand public et des autres acteurs et partenaires potentiels, est primordial. Sur leur site internet, vous pourrez voir les grandes entreprises décrire leur histoire, leurs missions et leur philosophie d’entreprise.

C’est en procédant ainsi que l’entreprise pourra définir des objectifs à court, moyen et long terme. Il pourra s’agir d’objectifs économiques planifiés (sur 1, 2, 3, 5 ans ou plus), d’objectifs structuraux (comme le développement d’un nouveau site de production par exemple), environnementaux, sociétaux, de ressources humaines, etc.

Qu’est-ce que la RSE

La RSE ou Responsabilité Sociale des Entreprises consiste à intégrer des préoccupations sociales et environnementales à sa philosophie d’entreprise. Ces préoccupations exigent des réponses concrètes qui devront être intégrées directement aux activités commerciales et aux relations avec les parties prenantes.

D’après les exigences de la commission européenne, la RSE concerne trois domaines distincts : l’environnement, l’économie et le social.

  • Pour ce qui constitue l’aspect environnemental, l’entreprise doit étudier tous ses processus de production afin de les adapter au développement durable. En pensant économies de ressources, l’entreprise crée des biens et services qui ne compromettent pas son développement économique, mais qui modifient la tendance ancienne de la dépense irraisonnée des ressources terrestres.
  • Concernant l’aspect économique, réaliser des investissements socialement responsables doit être une priorité. L’ISR est un type d’investissement ayant pour but d’associer une dimension sociale et/ou environnementale aux objectifs financiers préétablis.
  • Socialement parlant, de bonnes relations avec les partenaires sociaux et les salariés seront essentielles. Les conditions de travail des partenaires extérieurs de l’entreprise, fournisseurs, et sous-traitants, devront être contrôlées.

L’organisation du travail dans l’entreprise

La forme ou l’organisation du travail en entreprise est la manière dont se répartit le travail entre les différents services et collaborateurs. Dès les débuts de l’ère industrielle, des modèles aux noms aussi identifiables que Taylorisme, Fordisme ou même Toyotisme, ont émergé. Depuis, de nouveaux modèles sont apparus, pour répondre notamment aux contraintes et possibilités de l’ère du tout informationnel.

Pourquoi caractériser une entreprise

 En caractérisant votre entreprise ou une entreprise concurrente, vous définissez qui elle est pour mieux savoir comment avancer. S’il s’agit de votre entreprise, vous définirez ses buts et marges de manœuvre à court, moyen et long terme. Vous définirez les moyens à disposition, vos forces et vos faiblesses. En conséquence, vous pourrez améliorer votre plan d’action, la fidélité de vos collaborateurs et leur niveau d’implication au sein de la société. Vous pourrez également étudier la possibilité de toucher de nouveaux marchés, de développer de nouveaux sites, d’ouvrir de nouvelles routes commerciales, de développer de nouveaux produits et services, etc.

Voyons ensemble les différents avantages et perspectives d’évolution que permettent la caractérisation d’une entreprise donnée :

Pour apprendre à la rendre plus efficace à travers l’évolution des pratiques de travail

Nous pouvons observer encore à ce jour que beaucoup d’entreprises appliquent encore les pratiques de travail de l’ère industrielle aux nouveaux modèles de travail de l’ère de l’information. Les organisations sont toujours gérées comme des systèmes de commandement hiérarchiques dans un monde d’individus en réseau et d’entrepreneurs indépendants. Nous sommes aujourd’hui en pleine révolution de l’information, confrontés à des changements fondamentaux dans notre façon de vivre et de travailler. La différence est que la révolution actuelle apporte autant de changements en une décennie que ceux qui se sont étalés sur un siècle la dernière fois. Les principaux enjeux qui poussent ce tsunami de changements sont le travail flexible/intelligent et la demande croissante d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et de satisfaction professionnelle. Pour que cette transformation fonctionne bien, rien de moins qu’une révolution des pratiques de gestion doit se produire.

Vous l’avez compris, l’efficacité future des organisations à but lucratif réside non seulement dans l’évolution de l’organisation de la production, mais également dans l’évolution sociétale des pratiques des collaborateurs et leur place au sein de l’entreprise.

Alors que nous sortons d’une récession mondiale et que nous nous dirigeons vers une pénurie de talents clés, les employeurs vont devoir repenser fondamentalement leur approche du travail. Il est déjà largement prouvé que les gens choisissent de changer d’emploi afin d’améliorer leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les employés à haut niveau de qualification ne sont plus satisfaits par un gros salaire. Ils reconnaissent que le temps est un bien aussi précieux que l’argent. Ils seront donc attirés par des environnements de travail où l’on attend des gens qu’ils aient une vie personnelle et n’aient pas sacrifié leur liberté au nom de la progression de leur carrière.

La nouvelle approche du travail implique un déplacement du contrôle de l’employeur vers l’employé. À l’ère du travail « intelligent », l’individu est maître de son temps. Il décide où et quand il travaille et son patron lui fait confiance. Il n’est pas supposé que le travail ne peut être effectué qu’au cours de l’horaire de jour habituel, sur le lieu de travail habituel. De nombreuses personnes, notamment celles qui sont employées pour leur créativité, donnent le meilleur d’elles-mêmes en dehors des horaires traditionnels. Pourquoi devrions-nous contraindre les gens à travailler à des heures où ils sont le moins productifs ?

Mais le plus grand obstacle que les managers doivent franchir est de cesser de mesurer le travail en termes d’exigences de moyens (heures travaillées) et de commencer à mesurer en termes de résultats mesurables et d’atteinte des objectifs. Si la base de la reconnaissance du travail est ce qui est effectivement produit, alors le moment et le lieu de l’activité sont presque sans importance. Dans de nombreux emplois, il existe des contraintes quant au moment et au lieu où le travail peut être effectué, mais elles ne doivent pas nécessairement être imposées par un manager. Lorsqu’on fait confiance à une personne pour décider elle-même de la manière dont le travail est effectué, elle connaît les contraintes et travaille dans le cadre de ces paramètres.

Ainsi, l’ancienne version du travail flexible sera remplacée par des pratiques de travail agiles où l’individu dispose d’une véritable autonomie sur son modèle de travail. Il ne s’agit pas seulement d’une modification du contrat de travail, mais d’une révolution de la culture professionnelle. Il s’agit de passer d’une mentalité de commandement et de contrôle à un style de direction qui responsabilise les gens et leur fait confiance pour faire leur travail. C’est le signe que les employés sont traités comme des adultes et peuvent prendre des décisions qui tiennent compte des besoins de l’employeur ainsi que de leurs propres priorités. C’est en prenant cette voie et en relevant ce challenge que l’on peut allier les besoins de changements sociétaux aux objectifs de performance de l’entreprise. En connaissant la nature originelle d’une organisation donnée, on pourra orienter les efforts engagés de manière adéquate.

Améliorer son image : garantie de succès ?

En caractérisant votre entreprise, vous aurez aussi la possibilité d’améliorer votre image de marque en adoptant les mesures qui vous feront passer d’une entreprise standard à une entreprise responsable. Aujourd’hui, de la même manière que les employés ont grand besoin de changement, les consommateurs également. S’adapter en adoptant des pratiques de développement durable devient de nos jours une exigence de survie.

À Propos de l'auteur : Lucas

Entrepreneur dans l'âme, j'ai à cœur de vous partager ma fibre entrepreneuriale.